La Montagne - Taxidermie sur une girafe

La Montagne - Taxidermie sur une girafe

 
Publié le 28/09/2018 à 06h15
Jordi Soler voit la taxidermie en grand dans son atelier de Neussargues. © Agence SAINT FLOUR

Loin des écureuils et renardeaux habituels, Jordi Soler voit la taxidermie en grand dans son atelier de Neussargues. Il vient même de réaliser une girafe.

Avec Jordi Soler, on entre dans l’univers singulier d’une profession qui donne la vie éternelle aux animaux de toutes sortes : la taxidermie

Ensuite, vient la sculpture d’une forme aux dimensions de l’animal, en mousse de polyuréthane sur laquelle sera cousue la peau. Du sur mesure, donc.

 

Six mètres de haut

Depuis ses débuts, l’entrepreneur catalan, établi à Neussargues depuis deux ans maintenant, a contribué à redonner l’apparence de la vie à de nombreux animaux morts. « À chaque fois, il faut plonger dans l’étude de leur anatomie, analyser leur manière de se mouvoir », explique-t-il.

Et rien n’arrête l’artisan, en tout cas pas la taille des sujets. Pour preuve, il vient de réaliser une girafe mâle de 6 mètres de haut. La bête, qui est morte dans une réserve africaine, est destinée à un client français résidant à l’étranger. Sa peau a été séchée une première fois, sur place puis transportée par avion dans une caisse en bois, strictement vérifiée par les douanes. Le taxidermiste l’a tannée, et pris ses dimensions pour réaliser la sculpture.

Il a d’abord construit la structure interne qui se substitue au système osseux, en utilisant de la mousse de polyuréthane, reprenant grossièrement la forme de l’animal. Une fois la forme réalisée, Jordi a procédé au montage : la peau, préparée, est appliquée sur la sculpture, tirée jusqu’à épouser la forme, collée avec minutie et soigneusement cousue à la main avec aiguilles et fil poissé. Après séchage de la pièce, il a procédé aux finitions.

Pour reconstituer les caractéristiques, l’homme a ses secrets, et surtout son savoir-faire presque inné. Il est sculpteur animalier : cartilages d’oreilles, mâchoires, naseaux, yeux, pattes…

Le moment le plus critique ? Sûrement la pose des yeux, qui sont en verre.

« Le regard fait tout ! S’il n’est pas naturel, c’est l’ensemble du montage qui est raté. » La dernière étape, qui s’apparente à une séance de maquillage, est aussi essentielle. Jordi a posé délicatement la peinture de couleur du contour des yeux et effectué des petites corrections. Le résultat est saisissant !

 
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